Un doigt d’honneur pis un hug.

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8 mars, journée internationale des droits des femmes.

Et si on se donnait le droit de lever bien haut notre majeur, mesdames ?

À Donald Trump qui, avec son attitude et ses paroles, donne le droit à des milliers d’hommes d’agir en connards arriérés avec les femmes

À tous les hommes politiques qui font reculer les droits des femmes

Aux garagistes qui nous appellent « ma petite madame »

Aux gars qui travaillent sur un chantier de construction et nous lancent des commentaires qui nous font sentir comme un carré d’agneau dans lequel ils ont envie d’enfoncer leur fourchette

À ceux qui nous croient en SPM parce qu’on défend nos idées avec conviction et émotion

 

À ceux qui croient qu’un congé de maternité c’est un peu comme des grosses vacances sur le bord de la beach

À ceux qui trouvent normal qu’un homme gagne un salaire supérieur à celui d’une femme qui fait exactement le même travail que lui

Aux gars qui n’acceptent pas de se faire dire non

Aux mononcles qui trouvent ça correct d’être « colleux » avec leurs nièces après avoir bu quelques bières

Aux gars qui pensent que les filles qui portent plainte pour agression sexuelle sont des pauvres folles en manque d’attention

À vous tous, je vous lève bien haut mon majeur.

Et maintenant, les filles, les femmes, un gros hug, juste pour vous.

À celles qui ont peur de vieillir et de ne plus plaire

À celles qui se sentent coupables de s’emmerder, parfois, pendant leur congé de maternité avec leur bébé qu’elles aiment pourtant d’un amour infini

À celles qui sentent de la jalousie de la part d’une collègue plus âgée qui leur fait payer cher leur beauté et leur charme

À celles qui ont décidé de ne pas avoir d’enfant ou qui ne peuvent pas en avoir et qui sentent du jugement de toutes parts

À celles qui ont l’âme brisée par une agression sexuelle qui les empêche de s’aimer totalement et d’être en paix

À celles qui aiment une femme et n’ont pas encore eu le courage de l’annoncer à leur famille

À celles qui se sentent femme dans un corps d’homme

À celles qui se sentent coupables de laisser leur enfant à la garderie à tous les matins

À celles qui viennent de se séparer, qui ont perdu leurs repères et qui vivent au quotidien la terrible sensation de plancher qui s’ouvre sous leurs pieds

À celles qui vivent avec un conjoint violent et ne savent pas comment se sortir de cette relation

À celles qui se trouvent laides en se comparant aux mannequins de 14 ans qui font les couvertures des magazines

À celles qui angoissent sans savoir pourquoi, qui étouffent, qui ont le souffle coupé par l’anxiété

À celles qui ne se reconnaissent pas dans ce que j’écris mais qui ont bien envie qu’on pense à elles,

à vous toutes, je vous ouvre mes bras et vous fais le plus gros et le plus beau des hugs. Un vrai là, qui dure plus longtemps que 3 secondes, presque malaisant tellement il dure et qu’on n’a plus l’habitude de ça, les gestes d’affection qui durent.

Je souhaite en vérité que quelqu’un prenne le temps de vous serrer très fort aujourd’hui. Que cette personne vous regarde droit dans les yeux, en silence, puis vous serre suffisamment longtemps pour que vous vous sentiez réellement aimées et respectées.

 

 

 

La promesse

Hier soir on jouait ensemble dans son lit.

Je faisais parler un petit oiseau en peluche pour la faire rire, parce que son petit rire gras est le son le plus doux qui existe.

À un moment, elle a stoppé le jeu, a pris l’oiseau pour le poser plus loin sur le lit, s’est retournée vers moi. Tendrement, elle a déplacé une mèche de cheveux pour dégager mon front, a descendu sa petite main sur mon visage, le long de ma joue, puis elle a posé son front contre le mien et ses yeux, ces immenses billes bleues, ont arrêté le temps.

Mon coeur s’est gonflé aussitôt. Dans cette si douce caresse, il y avait toutes les étoiles du ciel, les plus hautes vagues des océans, l’odeur du lys rose et blanc que j’aime tant, le rire de tous les enfants de la Terre, les rayons de pleine lune sur la mer, des milliers de flocons de neige, le bruit d’un tas de feuilles sur lequel on saute en automne, l’univers entier, dans ce minuscule moment.

Dans son regard de petite fée sage, une promesse. La promesse d’un amour infini entre elle et moi, qui dépasse le temps et les paramètres plates de la vie moderne. Dans son silence, un « je t’aime » plus pur que tous les mots qu’on puisse se dire dans une vie.

J’aimerais me tatouer ce moment quelque part pour ne jamais l’oublier.

J’aurais aimé que quelqu’un photographie la magie de cet instant. Pas le photographier pour le facebooker, juste, le figer dans une image qu’on aurait pu regarder dans dix ou mille ans.

Quoique je suis certaine qu’elle l’a dessiné, cet instant, dans le sable d’une plage quelque part dans son monde à elle. Elle nous a dessinées, front contre front, des étoiles dans les yeux, un grand coeur autour de nous.