La promesse

Hier soir on jouait ensemble dans son lit.

Je faisais parler un petit oiseau en peluche pour la faire rire, parce que son petit rire gras est le son le plus doux qui existe.

À un moment, elle a stoppé le jeu, a pris l’oiseau pour le poser plus loin sur le lit, s’est retournée vers moi. Tendrement, elle a déplacé une mèche de cheveux pour dégager mon front, a descendu sa petite main sur mon visage, le long de ma joue, puis elle a posé son front contre le mien et ses yeux, ces immenses billes bleues, ont arrêté le temps.

Mon coeur s’est gonflé aussitôt. Dans cette si douce caresse, il y avait toutes les étoiles du ciel, les plus hautes vagues des océans, l’odeur du lys rose et blanc que j’aime tant, le rire de tous les enfants de la Terre, les rayons de pleine lune sur la mer, des milliers de flocons de neige, le bruit d’un tas de feuilles sur lequel on saute en automne, l’univers entier, dans ce minuscule moment.

Dans son regard de petite fée sage, une promesse. La promesse d’un amour infini entre elle et moi, qui dépasse le temps et les paramètres plates de la vie moderne. Dans son silence, un « je t’aime » plus pur que tous les mots qu’on puisse se dire dans une vie.

J’aimerais me tatouer ce moment quelque part pour ne jamais l’oublier.

J’aurais aimé que quelqu’un photographie la magie de cet instant. Pas le photographier pour le facebooker, juste, le figer dans une image qu’on aurait pu regarder dans dix ou mille ans.

Quoique je suis certaine qu’elle l’a dessiné, cet instant, dans le sable d’une plage quelque part dans son monde à elle. Elle nous a dessinées, front contre front, des étoiles dans les yeux, un grand coeur autour de nous.